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Article #131 Tdm : L’inquiétant phénomène Maras

Un ancien Marero, en phase de réintégration dans le Poligono Industrial Don Bosco (PIDB)

Dès mon arrivée au Honduras, je discute avec un local et la couleur est de suite annoncée : “Pourquoi dans les médias internationaux vous parlez toujours de la guerre en Irak ou du conflit Israël Palestine, et jamais de nous ? Ici au Honduras et au Salvador nous avons une guerre qui fait plus de morts qu’en Irak“…Un peu naïf et surpris d’une telle affirmation, je lui demande “une guerre ? Je n’ai pas connaissance d’une guerre au Honduras, vous voulez parler des maras ?”. Avant mon arrivée dans chaque pays, je me renseigne toujours sur la situation politique afin d’éviter de me retrouver dans un pays au climat tendu, et j’avais pris connaissance du phénomène des maras. “Oui, les maras“, me répond-il “ces jeunes cons n’ont peur de rien et terrorisent toute la population“…

Mais c’est quoi un maras ? Soyons honnêtes, je n’avais jamais entendu ce mot avant d’arriver en Amérique Centrale, mais je ne cesse de l’entendre, surtout depuis que j’ai traversé les frontières Hondurienne et Salvadorienne. Les maras sont des gangs organisés qui regroupent des milliers de jeunes. Influencés par les bandes de Californie, ils agissent en réseaux, jusqu’en Colombie. Si l’âge des délinquants ne cesse de baisser, leurs actions sèment la terreur au Honduras comme à El Salvador.

Selon le Padre Moratalla, qui s’occupe de la meilleure, si ce n’est la seule expérience de réinsertion de mareros (et sur qui j’ai fait une brève toute entière que vous pourrez lire en cliquant ici),”Ce cancer de la société vient des Etats-Unis. Un demi million de Salvadoriens avait émigré pour fuir la guerre civile (1980-1992), et le phénomène des maras a explosé ici après la déportation massive des Salvadoriens qui avaient purgé leur peine dans les prisons Américaines“. Aux Etats-Unis, la durée moyenne d’appartenance à un gang est de 1 an, tandis qu’au Salvador, elle est de 8 ans.

Aussi incroyable et horrible que cela puisse paraître, l’examen d’entrée pour faire partie du gang est un meurtre ; mais pas n’importe quel meurtre, il se doit d’être spectaculaire et fait sur une personne prise totalement au hasard. Le nombre de jeunes étant tombés dans l’engrenage est énorme, et ne cesse d’augmenter ; padre Moratalla fait état de plus de 35.000 activistes rien qu’au Salvador…Jusqu’à récemment, il était chose aisée de reconnaître les membres de ces gangs car ils sont couverts de tatouages de haut en bas (voir photos ci-dessous trouvées sur Internet). Mais voilà, face à ce problème, les gouvernements Hondurien et Salvadorien ont mis en place une loi, sujet à de nombreux débats du fait de son anti-constitutionalisme, visant à mettre en prison toute personne couverte de ces fameux tatouages, sans se préoccuper d’une recherche de crime, sachant que pour entrer dans le gang et avoir ces tatouages il faut avoir commis un crime. Depuis la mise en place de cette loi, les mareros, comme ils sont appelés, n’utilisent plus les tatouages…

Ce phénomène grandissant inquiète la majorité de la population, nombreux étant ceux me disant qu’ils ne peuvent aller où ils veulent quand ils veulent, par peur d’être agressés.

Le Padre Moratalla est particulièrement frappé par l’apparition de cultes sataniques. “Nous avons eu ici une fille de 24 ans, membre de la Mara Salvatrucha depuis l’âge de 14 ans, à la suite d’un viol par le leader d’une autre Mara. Le leader du gang se faisait appeler “le diable”. Après une orgie de sexe et de drogue, il tuait la victime, en mangeant le coeur et en buvant le sang. La fille en faisait des cauchemars” confie t-il….

Ces gangs n’ont pas vraiment d’objectifs sinon de se révolter contre le pouvoir, de voler pour gagner de l’argent, et de montrer qu’ils n’ont peur de rien, qu’ils peuvent tuer à froid qui que ce soit. A signaler que les membres des gangs sont également, pour 90% d’entre eux, impliqués dans des trafics de drogue. Depuis plusieurs mois, la police a reporté de nombreux cas de sacs plastiques laissés sur des bancs publics, avec à l’intérieur la tête d’une victime et un message défiant le gouvernement. Le président Hondurien Ricardo Maduro, partisan de la “tolérance zéro”, visant à sévèrement sanctionner les agresseurs, a d’ailleurs eu un fils enlevé et tué il y a deux ans.

Pour ce qui est de mon expérience personnelle, je ne me suis, bien entendu, pas aventuré dans les zones dites “à risque”, surtout le soir, que ce soit à Tegucigalpa, capitale du Honduras, ou à San Salvador. Cependant, en parlant à de nombreuses personnes du sujet et en lisant le journal quotidiennement, j’ai pu me rendre compte de l’importance de ce phénomène ; un phénomène qui ne cesse, semble t-il, de grandir et menace bien d’autres pays, le Guatemala et le Mexique en tête de liste.

Pour plus d’informations sur les maras, rentrer le mot “maras” sur le moteur de recherche, vous aurez de nombreuses informations.

A très bientôt pour des thèmes plus joyeux…mais cela fait partie intégrante de mon voyage, je ne pouvais ne pas en parler.

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